Comprendre l’Histoire de l’Union européenne en 10 dates clés

L'histoire de l'Union européenne est un processus long et complexe. Malgré tout, elle peut être résumée en 10 dates clés pour mieux comprendre le cheminement de cette collaboration, du Conseil de l’Europe jusqu’à l’Union européenne.
Les traités de Rome, étape importante de l'histoire de l'Union européenne

5 mai 1949 : Création du Conseil de l’Europe, début de l’histoire de l’Union européenne

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants européens cherchent à construire une sécurité pour ne plus revivre l’enfer de la guerre. Ils fondent alors le Conseil de l’Europe, dans l’optique de renforcer la démocratie et le respect des droits de l’Homme. Pour cela, les dix pays fondateurs (Belgique, Danemark, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Suède et Royaume-Uni) créent la Convention européenne des droits de l’Homme, qui vise la protection des droits et des libertés fondamentales de tous les européens. C’est pour veiller à son respect que le Conseil de l’Europe a créé la Cour européenne des droits de l’Homme, dix ans plus tard.

Toujours en place aujourd’hui, le Conseil de l’Europe est la première pierre posée en direction d’un rassemblement des États européens.

 

9 mai 1950 : Déclaration de Robert Schuman

Dans ce contexte post-guerre, les dirigeants européens continuent de renforcer leurs liens. En ce sens, Le Ministre des affaires étrangères français Robert Schuman propose une idée ambitieuse : la convergence des intérêts économiques européens, via la mise en commun de la production du charbon et de l’acier, les principales industries de la guerre. Un an plus tard, la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) voit le jour grâce à l’accord entre l’Allemagne de l’Ouest, la France, l’Italie et les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg).

Aujourd’hui, cette déclaration est considérée comme l’acte fondateur de l’histoire de l’Union européenne.

 

25 mars 1957 : Signatures des Traités de Rome

L’Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg, l’Italie et les Pays-Bas signent ensemble deux traités qui entreront en vigueur en 1958. Le premier institue la CEE (Communauté Économique Européenne), qui vise à créer un marché commun entre pays européens en multipliant les liens économiques entre les États-membres. D’autre part, la CEE induit la création d’une Assemblée parlementaire européenne, dont les membres sont issus des Parlements nationaux.

Un deuxième traité, baptisé Euratom, est également signé. Consolidé en 2012, il vise à la formation d’une industrie nucléaire commune, rapprochant encore un peu plus ces pays européens.

 

1er janvier 1973 : Premier élargissement des Communautés

Quelques années plus tard, plusieurs pays européens souhaitent rejoindre les trois Communautés (CECA, CEE et Euratom). Cependant, la France de Charles De Gaulle, craignant un affaiblissement des Communautés européennes, refuse deux fois la demande d’adhésion d’un Royaume-Uni à nouveau tourné vers l’Europe. Finalement, après l’arrivée au pouvoir de Georges Pompidou, un premier élargissement a lieu en 1973. Trois nouveaux pays rejoignent les Communautés : le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande.

Huit ans plus tard, la Grèce s’intégrera également à l’organisation, qui rassemble alors 10 pays.

 

10 juin 1979 : Première élection du Parlement européen

Quatre ans plus tôt à Paris, les dirigeants européens créent le Conseil européen, qui permet à l’ensemble des chefs d’États de se réunir une fois par an. De plus, le fonctionnement du Parlement européen est modifié. Alors qu’ils étaient précédemment nommés, il est décidé que les députés européens seront dorénavant élus au suffrage universel direct, dans tous les États-membres. 60 % des électeurs européens participent à ces premières élections de 1979, où Simone Veil, Ministre de la Santé française, est choisie pour devenir la première présidente du Parlement européen.

Pour en savoir plus sur les différentes institutions européennes, consultez la page des institutions européennes.

 

14 juin 1985 : Signature de l’accord de Schengen

Dès 1980, l’idée d’un espace de libre circulation des personnes entre la France, l’Allemagne et les pays du Benelux émerge. Elle est entérinée avec cet accord, et se concrétise en 1995 avec la mise en place de l’espace Schengen : un espace sans frontières à l’intérieur duquel les personnes sont libres de circuler, sans passeports ni contrôles douaniers. L’espace est nommé en référence à la ville luxembourgeoise de Schengen, où a été signé l’accord.

Année après année, les autres pays de la CEE intègrent l’espace Schengen ; il comporte aujourd’hui 29 États, dont certains ne sont même pas membres de l’UE.

 

7 janvier 1992 : Signature du traité de Maastricht

Ce traité marque la première apparition du terme “Union européenne”. L’UE est alors destinée à regrouper les trois piliers européens : les Communautés, la PESC (Politique Étrangère et de Sécurité Commune) et la coopération policière et judiciaire. Pour la première fois, l’alliance européenne dépasse le simple intérêt économique, et s’ancre dans une vocation politique.

Enfin, le traité pose doucement les bases d’une monnaie commune

 

1er janvier 2002 : Lancement de l’Euro

Après une décennie de travail et de préparation, les premières pièces et les premiers billets sont mis en circulation dans 12 États-membres de l’Union européenne. Ces nations entrent dans la Zone Euro, qui regroupe tous les pays utilisant cette même monnaie ; aujourd’hui, ils sont au nombre de 20. Petit à petit, l’euro s’impose comme une monnaie parmi les plus utilisées au monde, et se distingue par sa stabilité.

Au-delà de partager des valeurs et des idéaux communs, les Européens acquièrent ainsi un nouveau symbole d’union, concret et matériel : l’euro.

 

1er mai 2004 : Grand élargissement de l’Union européenne

Depuis 1981 et “les Dix”, l’Union européenne n’a cessé de s’agrandir. En 1986, suite aux chutes des dictateurs Franco et Salazar, l’Espagne et le Portugal, plus ouvertes, rejoignent l’UE. En 1995, c’est au tour de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède, tandis que la Norvège et la Suisse rejettent l’adhésion par référendum. Le 1er mai 2004, un élargissement sans précédent a lieu, puisque 10 pays rejoignent l’Union européenne : Chypre, Malte, la République Tchèque, l’Estonie, la Pologne, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Slovénie et la Slovaquie.

Cet élargissement est notamment dû à l’éclatement du Bloc de l’Est. En 2007, deux nouveaux pays, la Roumanie et la Bulgarie, viennent former “L’Europe des 27”.

 

1er février 2020 : Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne

Le 23 juin 2016, le Brexit (contraction de “British” et “Exit”) est soumis à la décision des citoyens britanniques suite à une défiance envers l’UE, notamment liée à la question migratoire. Au cours de ce référendum, 52 % des votants s’expriment en faveur d’une sortie de l’Union européenne. Quatre ans plus tard, le Royaume-Uni, qui historiquement n’a jamais été très euro-convaincu, devient le premier État dans l’histoire de l’Union européenne à la quitter, grâce aux conditions de sorties posées par le traité de Lisbonne en 2009. Il s’agit du dernier mouvement en date au sein des membres de l’UE, qui est encore aujourd’hui composée de 27 États-membres (la Croatie ayant rejoint l’UE en 2013).

Certains pays demeurent cependant candidats à l’adhésion, notamment plusieurs pays des Balkans, la Turquie ou plus récemment l’Ukraine ; des adhésions qui contribueraient à poursuivre le fil de l’histoire de l’Union européenne.

 

Les compétences de l’Union européenne

Dans ces domaines, l’UE comme les Etats membres peuvent adopter des textes législatifs.

Les Etats Membres ne peuvent le faire que si l’UE a décidé de ne pas le faire ou si elle n’a pas encore proposé de législation.

  • Le marché intérieur
  • La politique sociale, pour les aspects définis de façon précise dans le traité exclusivement
  • La cohésion économique, sociale et territoriale
  • L’agriculture et la pêche
  • L’environnement
  • La protection des consommateurs
  • Les transports
  • Les réseaux transeuropéens
  • L’énergie
  • L’espace de liberté, de sécurité et de justice
  • Les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique
  • La recherche, le développement technologique et l’espace
  • La coopération au développement et l’aide humanitaire

Ces domaines de compétence restent du ressort des Etats membres, mais l’UE peut soutenir, coordonner ou compléter leur action, sans pour autant pouvoir légiférer dans ces domaines.

  • La protection et l’amélioration de la santé humaine
  • L’industrie
  • La culture
  • Le tourisme
  • L’éducation, la formation professionnelle, la jeunesse et le sport
  • La protection civile
  • La coopération administrative

Dans certains domaines, l’UE peut jouer un rôle spécial ou aller au-delà de ce qui est prévu par les traités.

  • La coordination des politiques économiques et de l’emploi
  • La définition et la mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité commune
  • La «clause de flexibilité» qui dans des conditions strictes permet à l’UE d’intervenir en-dehors de ses domaines normaux de responsabilité

 

 

Foire Aux Questions (FAQ) – Pour aller plus loin

L’acte fondateur de l’Union européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui demeure l’établissement de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier), en 1951. Ainsi, les 6 pays fondateurs de l’UE sont les 6 pays signataires de la CECA : l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Cette expression désigne les personnalités politiques qui ont contribué à la création de notre UE. Parmi eux, on retrouve notamment l’Allemand Konrad Adenauer, le Français Robert Schuman, le Belge Paul-Henri Spaak ou l’Italien Alcide De Gasperi.

 

Au-delà du Royaume-Uni qui en est sorti, plusieurs pays européens ont déjà refusé d’adhérer à l’UE. C’est notamment le cas de la Suisse, dont l’adhésion à l’UE a été rejetée par référendum en 1992. Les Norvégiens ont également refusé deux fois par référendum l’entrée dans l’UE, en 1972 puis en 1994. Enfin, en 2015, l’Islande a abandonné une candidature d’adhésion déposée six ans plus tôt, notamment à cause de désaccords sur la question de la pêche.

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