Pourquoi?
Nous vivons actuellement la fin d’un monde où développement est synonyme de «croissance exponentielle», de « pouvoir », de « plus grand » ou de « plus fort ». Les jeunesses actuelles sont confrontées à d’autres réalités que les générations précédentes. Alors que le diplôme n’est plus un sésame d’entrée dans la vie active, se loger, trouver un emploi, avoir le sentiment d’être maitre de ses choix et de sa vie sont autant de problématiques auxquelles doivent faire face les moins de 30 ans aujourd’hui. Le point de convergence est sans doute cette interrogation : Où nous conduit la fuite en avant dans cette course effrénée (la croissance) ? Alors que le concept même de croissance (jusqu’où ?) nous paraît de plus en plus abscons, il nous a semblé urgent de prendre le temps de nous demander où nous voulons aller. Individuellement ou collectivement, quelle vision commune souhaitons-nous? Quelle société pour demain? La presse (ex : Kaizen) et autres médias tout comme certaines associations (ex : Imagination for People) témoignent de ce nouvel engouement que l’on pourrait traduire dans cette citation de Régis Messac : « Lorsque beaucoup d’Hommes [..] sont contraints de se replier sur eux-mêmes, ils cherchent dans leur imagination ce que la réalité leur refuse, et l’on voit fleurir les utopies« . Alors que le contexte socio économique des groupes de jeunes que nous avons identifiés sont particulièrement difficiles, ce projet pourrait permettre un travail d’ouverture et susciter des envies / des idées.Nos objectifs
Aux quatre coins du monde, des initiatives sont impulsées par des collectifs pour faciliter un mieux-vivre ensemble.
Spontanément et de façon autogérée, ces collectifs fournissent localement eau, électricité, semences, produits agricoles ou autres services. Quels sont les ingrédients et les catalyseurs de ces réussites empreintes d’intelligence collective? Quelle place pour l’individu dans le collectif? Quel(s) sont les processus de décision mis en œuvre? Quelles articulations/interactions avec la «cité» (riverains, pouvoirs publics, partenaires, etc.)?
Notre projet « Sur la route des Utopies Réalistes » se propose d’interroger un autre vivre-ensemble en valorisant des initiatives collectives. Notre souhait est bien de permettre la diffusion la plus large possible de ces projets pour donner envie et essaimer ces bonnes pratiques (travail avec les jeunes, édition d’un livre et d’un film). Au delà, d’un simple benchmarking, il vise à nous faire réfléchir sur les modalités d’accompagnement d’un projet collectif… et souhaite poser les bases d’un outil de recensement et de mise en réseau des porteurs (création d’une plate-forme Internet de capitalisation ad-hoc).
Les objectifs principaux:
1/ Inventorier et décrire des initiatives collectives réalisées ; 2/ Diffuser largement ces expériences pour donner des idées et de l’envie ; 3/ Favoriser l’échange de pratiques et la mise en réseau des porteurs de projets ; 4/ Favoriser une reproduction des initiatives sur nos territoires ; 5/ Faire émerger une vision plus solidaire intégrée aux principes du développement durable.Quelles Utopies?
Si nous devions mieux définir ces expériences qui nous intéressent, voici ce que nous pourrions souligner:
- Éviter les expériences empreintes de dogmes, d’idéologies (messianisme, millénarisme), de spiritualisme, de totalitarisme ou d’une recherche de la perfection. Les projets qui nous intéressent ici sont ancrés dans la réalité (Utopies Réalistes).
- Porter des dimensions d’humanisme, de justice, d’équité et de préservation des ressources dans toutes ses composantes (sa finalité, son mode de gestion, son fonctionnement, etc.) de manière à intégrer un développement réellement durable.
- Comporter une dimension collective et auto-organisationnelle incontournable. Les expériences qui nous intéressent mettent ainsi plus l’accent sur le processus collectif que sur le résultat final.