Un film de Dominique Marchais.
  Un voyage international, des témoignages d’acteurs engagés dans une vision plus locale, plus saine, plus juste, un intérêt marqué pour l’environnement, une inquiétude manifeste des dangers de la mondialisation … Une redite de demain ? Non.   Sans musique, « Nul homme est une île » commence de façon brute, austère. Puis va s’adoucir au fur et à mesure et nous livrer une vision plus diffuse. Ponctué par de magnifiques paysages et des témoignages touchants, le film prend le temps de montrer ce qui doit être vu, il prend le temps d’écouter les différents témoins et nous amène à nous sentir proches d’eux. Le sujet est abordé de manière simple, presque intimiste. Il ne cherche pas à imposer une vision avec des slogans courts et forts, mais plutôt à comprendre les actions présentées, leurs causes, leurs conséquences.   L’idée importante du film se décline en deux points : Les actions collectives et leur ancrage à une échelle locale. On découvre donc une coopérative « équitable » d’agriculteurs en Sicile dont les décisions et les orientations sont prises de manière collective ; Des architectes et urbanistes Suisses qui mobilisent la population sur le patrimoine local et favorisent les échanges entres espaces urbains et ruraux ; Une petite ville en Autriche dont le maire et les habitants réunissent leurs compétences et les ressources locales pour des projets communs tels la construction et l’aménagement d’une école maternelle.   Le film ne cherche pas à recenser des initiatives nouvelles, innovantes mais à montrer ce qui existe et ce qui fonctionne à l’échelle locale. L’essentiel du film se concentre donc sur les différents processus à proprement parler, en montrant les points forts mais également les faiblesses de ces organisations.   Au fur et à mesure du film les différents témoins relatent l’évolution de ces projets et partagent leurs expériences personnelles, un point commun les rassemble tous : chacun semble avoir une grande confiance et s’épanouit dans son activité. Les quelques critiques disséminées au long du visionnage sont dirigées contre les crises systémiques ou les phénomènes de mondialisation, comme pour réaffirmer le désir de chacun de s’inscrire dans le local.   Nous avons été touché par la simplicité de ce film qui, à travers tous ses témoignages, souligne qu’un monde plus solidaire est possible. Il met en lumière l’importance de la petite échelle, de l’entraide… On en sort convaincu : « Nul homme n’est une île ».  
À voir également : « La ligne de partage des eaux » et « Le temps des grâces », deux autres films de Dominique Marchais